Petit historique
L’histoire du thé commence par une légende chinoise.
Aux alentours de 2730 AEC., vivait l’empereur 神農 - ShénNóng, l’un des trois Augustes de la mythologie chinoise. Selon certains folklores, il serait né avec une tête de bovidé et aurait également un tronc en partie transparent ce qui lui permettait d’étudier en direct l’action des simples qu’il ingérait sur les différents organes du corps. Surnommé l’Agriculteur divin, le Divin Laboureur ou encore le Laboureur céleste, on lui prête l’invention de l’agriculture, de la houe et de l’araire, sans oublier du tissage des étoffes, du luth à cinq cordes, de l’arc, de la poterie… Il conseillait à ses sujets de faire bouillir l’eau avant de la consommer afin de la purifier et de lutter contre les épidémies de l’époque. ShénNóng serait également à l’origine de l’ouvrage chinois le plus ancien traitant des drogues végétales, animales et minérales : le Classique de la matière médicale du Laboureur Céleste (神农本草经 - ShénNóng BěnCǎo Jīng). La version initiale de ce livre, compilation de savoirs oraux anciens, contenait les notices de 365 produits possédant des vertus médicinales.
Passionné par les plantes, il les testait sur lui-même afin d’en découvrir les secrets médicinaux et il lui arrivait régulièrement de s’empoisonner avec. La légende raconte qu’un jour, après avoir absorbé quelque plante toxique, il fit bouillir de l’eau au pied d’un théier. Une brise légère fit tomber quelques feuilles dans sa tasse, qui teintèrent et parfumèrent le liquide. Intrigué, l’empereur but ce breuvage et guérit de son empoisonnement. Le thé était né et les bienfaits de cette plante se répandirent dans toute la Chine.
D’un point de vue historique et archéologique, les origines du thé viennent de Chine, plus particulièrement des provinces du 四川 - SìChuān ou du 雲南 - YúnNán où l’on peut de nos jours observer des théiers plus que millénaires et du 貴州 - GuìZhōu où l’on a retrouvé les plus anciennes traces archéologiques de théier. D’un point de vue médicinal, le thé fait déjà partie intégrante de la pharmacopée chinoise en 1000 AEC.
Le thé
En Chine, berceau de sa culture, et à Taïwan, le thé se décline en six couleurs “officielles” :
- 綠茶 - LǜChá - thé vert
- 白茶 - BáiChá - thé blanc
- 黃茶 - HuángChá - thé jaune
- 青茶 - QīngChá - thé bleu-vert
- 紅茶 - HóngChá - thé rouge
- 黑茶 - HēiChá - thé noir
À ces six couleurs, on peut ajouter une septième, le thé 普洱生茶 - Pǔ’ěr ShēngChá, dont la méthode de fabrication est plus complexe et qui, comme les vins de garde, se bonifie avec le temps.
Une espèce pour plusieurs couleurs
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, tous les types de thé proviennent du même arbuste ou arbre à thé, le Camellia Sinensis, peu importe le cultivar ou cépage. C’est ensuite le travail de l’homme et le processus de fabrication qui va déterminer sa couleur. Ramassage, flétrissage, façonnage, séchage, fermentation, etc. les différentes étapes de préparation permettent ainsi de varier les couleurs, les goûts et les plaisirs.
Certains cultivars sont, cependant, plus ou moins propices à un type de thé en particulier. Le thé 龍井 - LóngJǐng, par exemple, n’est obtenu qu’à partir d’un cultivar spécifique : le LóngJǐng 43.
N’hésitez pas à consulter la méthode de fabrication du thé pour approfondir le sujet.
Des infusions à répétition
Bien loin des sachets à usage unique, le thé sous sa forme traditionnelle, en vrac ou en galette, peut être infusé à plusieurs reprises, jusqu’à plus de cinquante fois pour certains types, comme les Pǔ’ěr. Chaque infusion révèle alors des parfums et des sensations différentes.
Le thé est donc une boisson résiliente et économe, entre autres bienfaits surprenants.
Les bienfaits du thé
Le thé fait partie intégrante de la pharmacopée chinoise.
Il contient des antioxydants qui participent au développement des défenses immunitaires et agissent contre le vieillissement.
Il a aussi une action diurétique, réduisant ainsi la pression artérielle.
Le thé vert facilite en plus la perte de graisses viscérales et donc la perte de poids.
Le thé stimule également l’attention et l’éveil. Cela serait dû non seulement à la caféine libérée lors de l’infusion, mais aussi à d’autres molécules comme les polyphénols et la L-théanine.
Les techniques d’infusion
Les outils
Pour saisir les arômes et les goûts d’un thé, il existe trois méthodes traditionnelles : avec une théière, un GàiWǎn ou encore un verre. Grâce à ces différents outils, l’amateur de thé va pouvoir infuser son thé de manière exacte, en contrôlant l’ensemble des facteurs et ainsi optimiser son infusion.
Chacune de ces techniques est expliquée de manière détaillée dans les articles suivants :
- CháHu Pào Fǎ : l’infusion en théière
- GàiWǎn PàoFǎ : l’infusion en Gaiwan
- CháBēi Pào Fǎ : l’infusion en verre
Les temps d’infusion
À chaque type de thé, son infusion ! Il est en effet important de trouver le parfait équilibre pour extraire au maximum les arômes tout en évitant le côté trop amer, qui peut être désagréable lorsqu’on découvre les plaisirs du thé traditionnel.
Découvrez notre table d’infusion pour vous aiguiller.
De l’importance de l’eau
Pour profiter au maximum de toutes les nuances, les saveurs et les bienfaits du thé, il est indispensable d’utiliser une eau de la meilleure qualité possible.
Déjà, dans la Chine antique, les amateurs de thé classifiaient l’eau en fonction de sa provenance. En haut de la pyramide, on trouvait l’eau des sources, celle qui, tombée du ciel, était filtrée par les montagnes. Juste après venait l’eau des rivières et des fleuves, le plus souvent de bonne qualité, mais qui pouvait être altérée par les rejets des villes et des villages. Enfin, l’eau des puits était considérée comme la moins qualitative. En plus de ces trois eaux, il existait une eau à part, rare et exceptionnelle, déposée par la pluie ou la rosée sur les feuilles et les fleurs de lotus. Très recherchée à l’époque, on la disait parfumée et capable de transformer un thé classique en un thé d’exception.
Aujourd’hui, entre la pollution des eaux, des sols, des pluies et la surconsommation de plastiques, il n’est pas évident de trouver le bon compromis pour boire une eau de qualité sans remplir son bac de recyclage de bouteilles en plastique. L’eau du robinet, même si elle est bien évidemment consommable, n’en demeure pas moins souvent chlorée, peu agréable à boire et dénaturant le goût du thé. Il existe différents systèmes de filtres (osmose inverse, charbon…) qui permettent de pallier ces inconvénients et de continuer à boire l’eau proposée par les réseaux de distribution. Si vous optez pour l’achat de bouteilles, choisissez de préférence une eau riche en oligo-éléments et pauvre en minéraux. Pensez à regarder le taux de résidus à sec qui doit être, de préférence, inférieur à 100mg/l. Parmi les plus adaptées, vous trouverez la Mont Roucous™, la Montcalm™, la Rosée de la Reine™ (marques le plus souvent proposées en magasin Bio) ou encore la Volvic™ (disponible dans les réseaux de grande distribution).
Note : privilégiez les bouilloires en fonte non émaillée ou en inox pour faire bouillir votre eau. À défaut de bouilloire, une simple casserole peut bien évidemment faire l’affaire. Si vous optez pour une bouilloire électrique, préférez l’inox au plastique qui, même alimentaire, comporte des risques de dénaturation du goût de l’eau et risque aussi de libérer des particules toxiques (plastiques, etc) qui ne sont pas les bienvenues dans le monde du thé. De plus, de nombreuses bouilloires électriques en inox permettent de choisir la température exacte de l’eau, ce qui s’avère des plus pratiques lorsque l’on aime varier les plaisirs et les couleurs de thé.
Petite astuce : les bouilloires en fonte permettent de porter une eau à 100 °C, contrairement à celles en plastique. La température de l’eau y est conservée beaucoup plus longtemps, avantage non négligeable quand on est un grand consommateur de thé.